Sur la voie du Mont-Blanc Express

2010.04.02 Un rocher sur la voie aux Houches

Le lundi 29 mars, la ligne du Mont-Blanc Express a été coupée par la chute d'un rocher entre Les Houches et Taconnaz en direction de Chamonix.
Un bloc d'environs 3 m3, a dévalé le flanc de montagne pour terminer sa course sur la voie, la ripant de 20 cm et tordant le 3ème rail de contact. La rupture des filets de détection a immédiatement lancé une alarme radio mais les deux seuls trains circulant dans le canton radio ne roulaient pas en direction du lieu de l'incident, mais chacun en direction opposée.
L'impacte s'est produit au tout début d'une zone sécurisée par des câbles de détection ainsi que des filets
renforcés de retenue. Ce dernier équipement calibré pour des chutes de pierres de petites tailles a cependant été « chevauché » par le rocher, bien trop lourd pour être arrêté par les  mailles aussi grosses soient-elle, à l'image d'une baleine dans un filet pour thon rouge par exemple.

 

 

Dès lors, des moyens ont immédiatement été mis en œuvre pour transborder les voyageurs arrivant aux Houches depuis le Fayet et ceux arrivant aux Bossons depuis Chamonix. Une substitution par autocar a été instaurée pour la continuité des dessertes de part et d'autre de la portion de ligne interceptée.
La brigade de l'équipement de l'Établissement Mont-Blanc est aussitôt parvenue sur place pour évaluer les dégâts et la durée de fermeture de la ligne entre Les Houches et Chamonix.

En tenant compte du volume du rocher et de la densité du matériau qui le compose, sa masse a été évaluée à 17 tonnes.

Compte tenu de sa grosseur, une équipe spécialisée a dû intervenir pour « miner » le rocher, le réduisant en plusieurs dizaine de morceaux visibles à présent sur le bord de la voie.

 

Les agents de l'équipement ont ensuite pu remettre en état le 3ème rail et replacer la voie dans son axe alors qu'un examen de la zone de départ du rocher était effectué.

Prévu mercredi, le rétablissement était réalisé pour la reprise du service normal dès mardi soir.

 

La réaction efficace et rapide du personnel pour rétablir le trafic est en tous cas encore un exemple de pugnacité et de compétences pour les hommes de la brigade voie de la ligne du Mont-Blanc Express ainsi que des agents du service électrique chargés des câbles de détection.

Question d'habitude !

Il faut dire que les agents de la voie du Mont-Blanc Express n'en sont pas à leur premier "cailloux", loin s'en faut.

On se souvient qu'un tel événement s'est produit il y a quasiment 1 an, le 26 mars 2009, presque au même endroit, 600 m plus en loin coté Chamonix presque au milieu de la zone sécurisée. C'était près de 20 mètres cube de falaise qui s'étaient détaché de la montagne 500 m plus haut, sous forme de quatre gros rochers. L'un d'eux de près de 3 tonnes avait réussit à rebondir au fond d'une tranchée au pied d'un merlon (remblai conique artificiel) de 10 m de haut, pour remonter jusqu'à son sommet et dévaler sur la voie. Des dégâts plus important étaient à déplorer avec un trou béant dans la voie et son déplacement de 2 m transversalement.

Reportage sur la chute de rocher de 2009:

               

 

Comment la SNCF protège ses vois ferrées contre ces risques.

Cette partie de la ligne est un point sensible qui impose des règles élémentaires de sécurisation en zone montagneuse instable.

Entre les Houches et le pont franchissant l'Arve, une zone de câbles de détection veillent au grain (très gros les grains), appuyée par des filets de retenue sur 150 m coté St Gervais. La sécurisation des circulations est assurée par des torches à flammes rouges encadrant la zone sensible.
Lorsqu'une "alarme filet" se déclenche au PC Eclair du Fayet, une alerte radio est envoyée (tous les conducteurs doivent alors s'arrêter d'urgence) et les torches sont armées, prêtes à être allumées. Pour plus de sécurité, si un train pénètre dans la zone sensible alors que l'alarme est déclenchée, son arrivée est détectée par des pédales qui commandent immédiatement la mise à feu des torches à flamme rouge. A la vue de la simple lueur d'une de ces torches, les conducteur ont pour obligation impérative de stopper d'urgence.

 

Même si l'homme sait mettre en œuvre des technologies efficaces de parade contre les affres de la nature pour sécuriser ses voies de communication, il n'en reste pas moins que le chemin de fer en zone montagneuse doit rester humble. Même s'il s'affranchit des éléments pour passer n'importe où, le train, tout comme la route, reste à la merci d'un environnement incontrôlable.

L'homme fait ce qu'il veut avec la nature, la nature se moque de l'homme.



01/04/2010
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