Sur la voie du Mont-Blanc Express

2011.10.10 Si blanc déjà !

De la neige début octobre en moyenne altitude, certains diront que ça n'a rien d'anormal et que ça peut même arriver en septembre. Toujours est-il que cela reste particulièrement étonnant quand on est pas un vieux de la vieille, de se trouve à rouler dans presque 20 cm de neige sans être encore en hiver. D'autant plus quand, quatre jours auparavant un ensoleillement quasi estival vous poussait presque à s'étendre sur un transat au bord de la piscine. La visite du chantier voie d'automne décrit sur ce blog vous en donne une idée bien concrète.

Samedi 7 octobre, premier jour de réouverture de la partie haute après la massification d'automne. Mon seul et unique parcours jusqu'à Vallorcine sur ma journée de conduite allait être une sacré surprise. Depuis le matin, la pluie froide de plaine avait pris un état neigeux dès 1000 m.

il est près de 17 h 50 et presque comme d'accoutumé, c'est après les Tines dès les premiers mètres d'ascension à travers l'ancien verrou glaciaire que cette neige fondue semblait avoir plus de pouvoir adhérent malgré une température ambiante et au sol pourtant peu propice au gel hivernal nécessaire.

Un peu blanchie avant le tunnel des éboulis, la voie supportait une bonne couche fine dès la galerie N°1.

Dès La Joux plus de doute, ce paysage à tout d'hivernal ; on se croirait en janvier !

 

Pk 24,200                                        Pk 24,500                                         Pk 25,300

 

Après Argentière, la neige tapisse totalement les traverses et à Montroc on avoisine les 4 à 5 cm. L'occasion d'apprécier la qualité de roulement dans la courbe des Moraines rénovée quelques jours plutôt, le silence induit par la couche de neige en plus.

Et puis étonnamment, au débouché du tunnel des Montets, la blancheur n'est qu'anecdotique voir insignifiante dès le Buet.

Retour vers Chamonix avec des habitudes de conduites hivernales qui reviennent toute seules. Curieux sentiment de faire du train de neige sans avoir franchi la barrière psychologique de l'époque hivernal froide et morose annoncée par un automne du même goût. C'est d'autant plus flagrant et déroutant quand on observe autour de soit ce saupoudrage sur des arbres à peine touchés par les colorisations d'automne dont le vert n'a que vaguement pâli ci et là.

 

 

Vues de Montroc (1300 m) à Argentière (1200 m) ... nous ne sommes que le 8 octobre.

 

Le dimanche matin, je fait le 18901, premier train à monter depuis Chamonix.

Cette fois c'est la version « nuit » de cette montée blanche.

Une fois arrivé à La Joux, on comprend vite que depuis la veille quelques centimètres sont venu s'ajouter.

Nous voilà à faire la trace sur une voie bien cachée sous les flocons échoués. A Argentière le croisement habituel n'a pas lieu avec le 18902 qui est parti de Chamonix et pas de Vallorcine. Nous faisons donc la trace jusqu'en haut.

 

A Montroc, tout a disparu sous une épaisse couche. Pendant le court arrêt, difficile de résister à l'envie de sortir du train. Je me retrouve les pieds dans presque 20 cm de poudreuse le temps d'un cliché pour immortaliser ce moment.

 

 

 

 

Pareil à Argentière où le jour naissant rend les choses encore plus belles.

En revanche, toujours rien coté Vallorcine qui semble avoir échappé à cette épisode climatique comme protégée sous cloche alors que non loin de là à Finhaut,  à la même altitude, la neige est bien présente aussi.

              

A départ de Vallorcine à 10 h 25                                                  A Montroc, 10 h 36 ... 

 

 

Dans la matinée du dimanche, le soleil a fini par s'inviter et offrir ce qu'il y a de plus beau dans le payasage enneigé. Un soleil qui se lève derrière le massif du Mont-Blanc, un vent d'altitude qui balaye la poudreuse des sommets et en fait des panaches parcourant les crêtes au plus près. 

L'Aiguille du Midi ....         L'Aiguille Verte et la face arrière des Drus

Plus au Nord dans les Alpes Suisses, du coté des Grisons, ce ne sont pas moins de 70 cm qui sont tombés à des altitudes équivalentes. Des chemins de fer pourtant figure de proue dans le domaine du train de haute montagne ont même dû êtres fermés pour cause de risques élevés d'avalanches tels que le chemin de fer de la Schynige Platte dans l'Oberland bernois ou des tronçons des Chemins de fer Rhétiques (RhB) et du Matterhorn – Gotthard Bahn (MGB) où roulent les cousines à crémaillère de nos Z 850.

 

La météo avance un retour à une situation normal pour la deuxième semaine d'octobre mais après un tel avant goût, on est à présent pressés de voir passer l'automne pour entrer véritablement dans cet hiver neigeux qui donne toute sa valeur à notre belle ligne du Mont-Blanc Express. Sacré mise en bouche donc mais ce serait quand même bien d'avoir droit à ces belles couleurs chaudes et sulfureuses que propose l'automne, avant d'être remplacées par cette blancheur froide hivernale qu'il nous tarde de voir arriver ... quand ce sera le moment.



10/10/2011
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