Sur la voie du Mont-Blanc Express

2010.10.16 Mon train du patrimoine

Une vallée à découvrir

Il y a à peine quatre ans (déjà), la vallée de l’Arve dans toute sa longueur et celle de Chamonix n’étaient pas les points forts de ma culture ferroviaire régionale. Curieux que j’en sache plus sur les axes au sud d’Annecy que sur cette branche de l’étoile haut-savoyarde ainsi que de la ligne à voie métrique de Chamonix.

Il faut dire aussi que la vallée de l’Arve avec ses rames Corail et ses relations privilégiées avec de grandes destinations (Nice, Hendaye etc ..) puis avec son gros trafic de pointes hivernales me paraissait très élitiste face à la ligne Evian – Bellegarde et ses vieux patachons trop lentement remplacés par du matériel plus moderne.

 

Même l’histoire de la vallée de Chamonix et du Mont-Blanc étaient pour moi du domaine de l’inconnu car je m’étais restreint à la découverte de ma contrée chablaisienne lémanique.

Le Mont-Blanc Express était pour moi alors un chemin de fer bien lointain même si j’avais eu l’occasion de le parcourir avec des Z 600 et Z 800 ; une ligne restant à mes yeux atypique au même titre que le TMB et le Montenvers qu’elle côtoie.

 

Quelques événements m’avaient pourtant déjà amené dans ces parages quelques années plus tôt pour les besoins de reportage pour La Vie du Rail avec notamment les avalanches de 1999 qui avaient coupé la ligne plusieurs jours durant ; puis ensuite les premiers travaux du remodelage de l’avant gare,  le centenaire de la portion St Gervais – Chamonix en 2001, la présentation officielle des Z 850 ainsi que leurs premiers essais.

 

D’ailleurs, à peine 11 mois avant ma mutation au Fayet j’étais venu espionner ces nouvelles machines au dépôt alors qu’elles n’étaient encore qu’en phase de test. Je me souviens avoir été pris en photo devant l’une d’elle par mon ami conducteur Michel Dumaz après avoir participé avec lui à une marche d’essai de freinage d’urgence. Une photo que l’on pourrait qualifier aujourd’hui de prémonitoire !

 

L’apprentissage de toute une région

Comme toute personne arrivant dans une région qu’elle ne connaît pas, même au sein de son propre département, il a fallut découvrir et apprendre un minimum de choses sur cette vallée, de Sallanches à Vallorcine ; sur le massif du Mont-Blanc, les trains qui lui tournent autour.

Un travail de recherche passif dans un premier temps mais vite transformé en apprentissage autodidacte.

Après 2006, peut à peut emprunt de connaissances bien à jour sur la ligne La Roche sur Foron – St Gervais le Fayet ainsi que sur le TMB, le côtoiement de la ligne à voie métrique était encore malgré tout limité à quelques balades familiales dans le « petits trains de Chamonix » sur un plan personnel. Sur un plan professionnel, une partie de mes fonctions en gare au service de l’EMB mais aussi de nombreux passage par le dépôt et la rencontre progressive de son personnel ont aiguisé mon attirance pour ce chemin de fer.

Dès lors, la perspective d’intégrer l’équipe de conduite lorsqu’elle s’est présentée m’a ouvert la porte d’une découverte complète.

Le centenaire tonitruant de 2008 a marqué définitivement le tournant de mon implication dans l’histoire du Mont-Blanc Express grâce entre autre au livre de Pierre Louis Roy.

 

De néophyte à historien d’un jour

La lecture du livre de Pierre Louis Roy « Le Mont-Blanc Express et l’histoire du tourisme alpin » a été pour moi une véritable plongée au cœur du Mont-Blanc et de sa région. Certes, les livres sur le Mont-Blanc Express et plus généralement la ligne St Gervais – Vallorcine – Martigny sont déjà nombreux avec notamment la patte de mon ami Jean-Pierre Gides qui m’a souvent abreuvé d’anecdotes toutes aussi croustillantes les unes que les autres.

 

Avec mon arrivée à la traction en décembre 2009, mes connaissances ont été sans cesse attisées d’autant plus que je « vivais » personnellement cette ligne comme si je me retrouvais dans une suite virtuelle du livre de Pierre-Louis Roy sur l’histoire de ce chemin de fer.

Après 10 mois de conduite j’avais encore emmagasiné de nombreuses informations et connaissances sur la ligne mais aussi sur les panoramas qui l’entourent, les sommets, les secrets géologiques, les particularités historiques des lieux, etc.

C’est pourquoi au milieu du mois de septembre lorsque l’on m’a fait savoir qu’il manquait un conférencier pour le train animé du patrimoine, je me suis lancé à l’eau pour combler cette indisposition.

Quel challenge pour moi le chablaisien adopté du pays chamoniard. Trois jours seulement pour rédiger et imaginer un récit à dispenser aux voyageurs le temps d’un parcours entre St Gervais et Le Buet. Leur parler de la ligne et de son histoire suivant les endroits traversés, des caractéristiques des paysages trencontrés, de l’histoire commune du chemin de fer et des communes de la vallée …

Je me suis replongé une nouvelle fois dans ce grand livre du Tourisme Alpin, en extirper les bribes les plus indicatives mais aussi naviguer sur le net ci et là pour trouver un maximum d’informations historiques sur la vallée. A 1 h 30 du matin le dimanche 19 septembre, mes fiches étaient enfin terminées !

Quelques heures plus tard à peine, j’étais à bord d’une Z 800 le micro en main, les fiches dans l’autre, avec pas moins de 40 personnes autour de moi prêtes à écouter ce que j’avais à leur apprendre ... ce que je venais, pour certaines choses, d’apprendre mois même les trois jours précédents !

Voilà comment j’ai participé au grand événement des Journées Européennes du Patrimoine à la SNCF.

(Photos : Philippe Lacourtiade - EMB 2010)



16/10/2010
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