2011.09.03 Eboulement et déraillement au Châtelard
Le dimanche 7 août, peu après 14 h, un train du Mont-Blanc Express a déraillé près du Châtelard village (Gietroz) après avoir heurté une coulée de rochers et de terre. Malgré une faible vitesse, le conducteur de la Z 805/6 (rame 3) n'a pu éviter le choc lorsque l'éboulement lui est apparut en sortie d'une courbe très serrée et ce malgré un énergique freinage d'urgence. Une fois à l’arrêt l'engin a même été percuté par des cailloux continuant à tomber. Sous le choc, l’avant de l’automotrice a été soulevé et le bogie est retombé à coté de la voie. Mais malgré cela, ni le conducteur et son agent d'accompagnement ni la dizaine de passagers n'ont été blessés. Les dégâts sont importants sans pour autant avoir de conséquences sur les parties vitales de l’engin. Hormis l’étrave qui a été littéralement broyée, le bas de caisse a été enfoncé et divers équipements techniques sous le châssis ont été endommagés mais dans des limites acceptables. Le bogie et ses organes de roulement n’ont pas véritablement subit d’avarie notoire, l’étrave ayant amplement dégagé le passage. Les sablières ont quand à elle fait les frais du choc. Au milieu d’un des deux éléments, un rocher est venu défoncer la carrosserie juste sous une baie sans pour autant la casser.
Des dégâts nombreux et spectaculaires mais finalement de gravité limitée (photos Raphaël Pianta).
Dès lors, un secours routier a été immédiatement mis en marche pour transférer les voyageurs à destination de Vallorcine où ils devaient normalement prendre une correspondance pour continuer sur la partie française de la ligne vers Chamonix et St Gervais les Bains. Un service régulier de substitution a ensuite été instauré par les TMR par le biais des cars postaux.
S'il s'agit bien d'un effondrement d'une paroi rocheuse, les intempéries de juillet et début août ne semble pas être incriminées plus que cela et il s’agirait plutôt d’une instabilité latente structurel. Un évènement finalement très naturel. C’est le 10 août au matin que la voie a été rendue, permettant le retour à la normale sur les relations internationales directes.
Le lendemain ont débuté les opérations de relevage pour remettre le bogie sur rails.
Relevage "au cric" de la rame (photos François Jacquier).
La rame 3, après examen sur place, a pu rejoindre les ateliers de Vernayaz pas ses propres moyens malgré la venu d’un engin de secours. Il faudra cependant quelques semaines de travail pour la rendre au service d’exploitation.
La rame 3 rammenée au Châtelard Frontière pour un examen plus poussé (photo François Jacquier)
Pour pallier à l’indisponibilité pour une durée indéterminée d’une Z 800, les TMR on engagé dans l’urgence la BDeh 4/4 N° 7 et la remorque N° 63. Ce matériel avait été équipé avec l’équipement de sécurité SNCF au printemps 2011 en vue de son utilisation en doublage de la BDeh 4/4 N°8 et la remorque N° 68. Mais il fallait encore que cet ensemble soit repris aux Renseignements Technique de la ligne. C’est sans attendre les TMR et la SNCF ont cependant autorisé cette nouvelle venue jusqu’à Vallorcine.
La BDeh 4/4 N°7 et sa remorque Bt N°63 à Vallorcine le 11 août 2011 en remplacement de la rame 3.
A la faveur d’une reprise des roulements et distribution des Z 800 entre les deux réseaux pour palier à l’engin manquant, la Bdeh 4/4 N°8 a du coup pu profiter de son remplacement pour passer en atelier afin, entre-autres travaux – de changer ses bogies moteurs.
Merci à François Jacquier et Raphaël Pianta de l'association du Train Nostalgique du Trient pour leur collaboration, leurs informations et leurs photos.