2011.10.12 Coup de frein pour la modernisation du Mont-Blanc Express
Il aura fallut plus de cinq jours avant que le bilan négatif du dernier Comité de Pilotage (COPIL) de la modernisation du Mont-Blanc Express ne soit partiellement rendu public.
C’est une radio régionale, Radio Mont-Blanc, qui a lâché la première mardi soir l’annonce du « retrait » de RFF du projet. Comme une bombe, l’info a éclaté à vitesse atomique aux quatre coins de la vallée, le jour même d’un vaste mouvement social national des fonctions publiques.
Très vite, le tollé général envahi la population et les cheminots de la vallée d’Arve. Mais c’est bien de Chamonix que part la fronde massive et c’est Eric Fournier, le maire et Conseiller Régional à la commission transport qui lance l’action.
Cet ancien vice-président de la Région en charge des transports ne mâche pas ses mots et fustige alors cette remise en cause du financement. Sur le réseau social Facebook il ouvre un groupe ouvert qui accueil en deux heures pas moins de 240 membres. Le panel de sympathisants à la cause est totalement hétéroclite. Beaucoup de population locale, des étudiants mais aussi des étrangers ou autres habitants de la France qui connaissent et soutiennent le développement durable dans une région qu’ils apprécient pour le tourisme qu’ils y pratiquent entre autre grâce au train. Eric Fournier annonce déjà sa montée à Paris le lendemain pour obtenir des explications.
Questionnée sur le sujet, la communication de RFF qui ignorait tout mardi soir de cette effervescence a désarfimé son retrait du projet. Caroline Le Guellec avance une demande de RFF à revoir la copie d’un projet qui a pris près de 10 M€ d’inflation. Un surcoût qu’elle estime ne pas avoir à couvrir en souhaitant rester dans l’enveloppe budgétaire initiale. Un nouveau scénario de travaux est alors évoqué.
Le mercredi matin, le groupe « Sauvons notre Train » sur Facebook ne cesse de gonfler. Le nombre des membres va monter jusqu’à 1900 en cours de journée avant de se stabiliser à 1600 une fois les nombreux détracteurs prônant une privatisation définitive de la ligne désinscrits.
Dans la journée Eric Fournier s’est rendu comme prévu au ministère des transports. Il souhaitait ainsi obtenir des décideurs que le calendrier ne souffre d’aucun retard quelque soient les procédures à engager pour revoir le montage financier.
En fin d’après midi, alors que la fréquentation du groupe de soutien oscille entre 1900 et 2400 membres et que de nombreux débats constructifs s’ouvrent, RFF publie un communiqué de presse.
La société gestionnaire des infrastructures ferroviaires françaises redit qu’elle ne se retire en aucun cas du projet. Elle informe que les partenaires lui ont demandé de reprendre une partie des études afin de mettre en adéquation les moyens financiers […].
Une étude de projet est des résultats d’appels d’offre au-delà de l’enveloppe initialement prévue sont invoqués et RFF dénonce ainsi un montant qui dépasse la capacité financière déterminée lors de la signature de la convention de financement début 2011 aux Houches.
Selon RFF, deux stratégies présentées le 6 octobre à Annecy ont été rejetées par certains partenaires. Un troisième scénario sera alors proposé le 18 octobre afin de rester dans l’enveloppe et assurer les travaux destinés à doubler le trafic sur la ligne d’ici 2014.
Quand au tunnel des Montets toujours suivant les informations de RFF, les premières consultations des éventuels réalisateurs (les devis en quelque sorte) font apparaître un coût total de 26 M€ contre 17 M€ prévus dans la convention. La retouche du cahier des charges de cette partie du projet font dire à RFF que les travaux ne pourront dans ce cas débuter en avril 2012 comme prévu puisque c’est, rappelons-le, par les travaux du tunnel que devaient commencer les opérations.
De son coté, la Région Rhône-Alpes, l’Autorité Organisatrice qui gère cette ligne via la SNCF et qui a son mot à dire, le dit haut et fort comme un poing sur la table.
Rhône-Alpes qui se pose en porte-parole des autres collectivités concernées juge « inacceptables » les propositions faites le 6 octobre par RFF. Via son service presse, l’entité dénonce une « proposition tout à fait contraire à l’esprit de la convention signée le 29 janvier 2011 aux Houches, dans le cadre du volet Transports du dossier de candidature d’Annecy 2018 ». RA estime que les collectivités n’ont pas vocation à financer la régénération de la ligne avec les 32 M€ qu’elles ont consenti. Bernadette LACLAIS, 1ère Vice-présidente déléguée aux transports, déplacements et infrastructures a alerté Hubert DU MESNIL, Président de RFF, afin de trouver une solution rapide. Un positionnement qui est confirmé par Eric Fournier à son retour de Paris.
Au final, après une matinée passée avec le Conseiller Transport à la présidence de la République puis l’après midi avec le Préfet de Région ainsi que l’équipe de