2013.11.12 Le train au tunnel des Montets, pas avant mars 2014
RFF et la filiale SNCF déléguée Systra avaient pourtant l’air d’avoir pris suffisamment de recul sur les déboires de l’hiver dernier (annonce tardive du tunnel restant fermé, restitution tardive de la portion Chamonix – Montroc qui n’a pas rouvert).
La toute nouvelle directrice Rhône-Alpes – Auvergne annonçait ainsi mi-octobre une remise en service pour le 19 janvier 2014 en fonction de l’évaluation des travaux restant restants à terminer (une somme de « finitions » principalement) en fonction des conditions climatiques et des périodes théoriques d’ouverture aux voitures (interdisant tout travail dans l’ouvrage).
En y ajoutant le délai légal d’instruction du dossier technique de sécurité pour validation par l’EPSF* de l’ensemble des aménagements qui ont été réalisés et touchant de multiples facettes techniques (voie en dalle, chemisage et étanchéité de la voûte, drainage hydraulique, nouveau réseau de connectique et électrique, éclairage, interphonie de secours etc), RFF était donc arrivé à ce délai bien margé.
Comme le voulait la rumeur grandissante, que l’on ne peut pas toujours prendre pour argent comptant sans information officielle, RFF vient donc d’annoncer, sans qu’il y ai de plus amples explications, par courrier en premier lieu au maire de Vallorcine, que ce délai « raisonnable » est prolongé au 22 mars 2014.
L’instruction du dossier de sécurité EPSF semblant être à première vue la véritable « inconnue » de l’équation que RFF ne peut pas maîtriser.
L’EPSF étant un organisme indépendant, la future entité réintégrée « SNCF Réseau » ne peut être en mesure de connaître à l’avance les griefs que l’EPSF pourrait lever après son inspection.
La SNCF et ses cheminots mais aussi les maîtres d’œuvres que sont RFF et Systra et bien entendu les usagers du train sont donc si l’on peut dire à la merci de l’EPSF. Tout repose sur la qualité du travail effectué et le bon respect du cahier des charges par la société Spie Batignolles mandataire du lot « tunnel » et ses entreprises sous-traitées. Et cette bonne marge ainsi décidée éviterait d’une part un report répété de la réouverture et d’autre part, cela augure d’une éventuelle réouverture bien avant le 22 mars si les démarches de validation sont finalement rapidement menées. L'optimisme reste donc de mise.
RFF annonce de plus le retour du train à Montroc le 21 décembre au plus tard ce qui réduira à 5 km la portion de la ligne restant encore fermée depuis maintenant presque deux ans.
Voilà qui ne va pas apaiser la population de Vallorcine qui a enfin récupéré le train mi-octobre mais seulement depuis Martigny. Si souvent la SNCF est mise à mal car considérée comme sourde aux réclamations des usagers, elle reste cependant autant victime et impuissante face à ces retards qui interdisent « structurellement » de faire passer les trains dans le tunnel. Les agressions envers les cheminots de la ligne fusent ci et là ce qui n'apporte pas grand chose à la problématique puisqu'ils sont les derniers à connaître les avancées du chantier.
*EPSF = Etablissement Public de Sécurité Ferroviaire