2011.11.30 Rencontre sauvage
L’un des plaisirs de conduire sur cette ligne montagnarde est la rencontre, souvent furtive, avec la faune sauvage. A mes débuts de « roulant », ce fut des occasions de belles frayeurs lorsque biches, cerf ou autres chamois traversaient au dernier moment et parfois courent devant le train.
Mais sorti de ce « risque de collision », leur présence est toujours un régal pour les yeux.
Début novembre, malgré un certains froids automnal bien marqué, le soleil est de mise. Un temps radieux et agréable, apprécié d’autant que je faisais ce jour-là l’unique train allant jusqu’à Châtelard Frontière comme à chaque basse saison.
L’arrivée tout en douceur, à 15 km/h, en gare de Châtelard, m’offre un spectacle des plus bucoliques et attendrissant. Deux petits chevreuils sont là à quelques mètres seulement de mon train que je viens d’immobiliser en bout de voie 1.
Ils sont paisiblement en train de brouter dans la végétation qui borde les emprises ferroviaires, au pied du talus.
Ma présence au bord du quai ne semble pas trop les affoler et je peux ainsi immortaliser cet instant semblant fragile.
Un bruit les fait fuir en lisière de forêt ; mais ILS reviennent vers les voies, juste un peu plus loin vers la remise à locomotive.
Mais la nature quand elle sait vous surprendre et vous émerveiller, elle sait aussi afficher ses facettes moins heureuses. La semaine suivante, sur cette même tournée, l’arrivée en bout de quai du Châtelard - Frontière était bien moins jolie.
Au pied du poteau caténaire marquant le point à ne pas dépasser, gisait un chevreuil sans vie, peut-être attaqué par un prédateur. Triste au demeurant mais la nature doit être acceptée telle qu’elle est.