2013.06.27 La convention de financement enfin ratifiée
Le 29 janvier 2011, une convention de plan de financement avait été signée aux Houches pour la modernisation de la ligne de chemin de fer du Mont-Blanc Express. On se rappel qu'ensuite, le budget annoncé de 53 M€ avait été mis à mal dès le premier Comité de Pilotage en octobre suivant. Un dépassement annoncé par RFF de près de 13 M€ qui devait trouver grâce auprès des co-financeurs mais sans sortir des poches de RFF.
Aujourd'hui le chantier a bien démarré et le surcoût a été validé en février dernier suivant certaines conditions imposée à RFF par les partenaires après une lutte au forceps face à Hubert Du Mesnil (alors président RFF). C'est cette version réévaluée, voir même dotée d'une marge de manœuvre, qui a été signée le 24 juin à Chamonix pour un montant global de 75 M€. L'occasion de réunir une nouvelle fois tous les intervenants dans ce projet avec la présence de la nouvelle présidente de la Région SNCF Alpes, Laurence Eymieu, et de Anne Lambusson la présidente RFF Rhône-Alpes Auvergne. La réunion a débuté par une minute de silence en l'honneur de l'ouvrier décédé dans l'accident du pont-rail de Passy quelques jours plus tôt.
Eric Fournier le maire de Chamonix présidant ce protocole a ouvert les interventions en revenant sur l'origine du projet remontant à 20 ans en arrière. Une évaluation avait fait apparaître un véritable potentiel surtout pour l'évolution du tourisme et de l'environnement. Une idée favorisée par l'expérimentation de régionalisation des transports ferroviaires en Rhône-Alpes en 1997.
Il a réaffirmé que ce projet était une action très concrète pour améliorer la qualité de l'air en vallée de Chamonix. Mais au-delà de ces considérations, il a également rappelé sont attachement à rester plus que vigilant pour obtenir, de RFF et des entreprises mandatées, un respect scrupuleux de la mise en œuvre des travaux, tant dans les délais annoncés que pour la mise en place du cadencement, aujourd'hui on le sait repoussés à la fin 2015 pour le Service Annuel 2016.
Plus loin encore, Eric Fournier est revenu sur un autre point important du devenir du Mont-Blanc Express : << Il faut encore définir l'avenir de la ligne pour la gouvernance et le mode d'exploitation de l'infrastructure et du fonctionnement >>.
C'est à Laurence Eymieu qu'a ensuite été donnée la parole, la nouvelle directrice SNCF Rhône-Alpes fraîchement promue qui découvre dans la foulée ce grand chantier et ses problématiques. Elle est revenue sur le service commercial qui a été maintenu malgré les longues fermetures de ligne et ce dans des conditions relativement complexes comme cet hiver. En points fort de ce projet elle ensuite relevé la facette environnementale d'un « … projet qui s'inscrit dans le Plan de Protection de l'Atmosphère en vallée d'Arve et je me réjouis de ce futur beau chemin de fer pour l'avenir ».
Anne Lambusson la directrice RFF Rhône-Alpes Auvergne,
est à son tour intervenu pour revenir sur le chantier lui-même qui représente près de 10 entreprises privées (le service SNCF Voie de l'Etablissement Mont-Blanc habituellement Gestionnaire Délégué d'Infrastructure n'a pas été sollicité dans ce chantier) et près de 250 personnes à pied d'oeuvre.
Après un retour en détail sur les diverses phases de ce chantier (que vous pouvez découvrir ou avez déjà découvert dans ce blog) elle a reconfirmé le calendrier des réouvertures avec le retour des trains jusqu'à Argentière avec quelques jours de décalage soit le 4 juillet au lieu du 29 juin, retour des trains de la frontière jusqu'à Vallorcine dès octobre en raison de l'avance prise sur cette partie du chantier, et le retour des trains depuis Chamonix à Vallorcine en décembre 2013. On remarque que le retour des trains à Montroc en juillet n'est plus évoqué, reporté à la réouverture totale du 9 décembre. La phase « signalisation » du projet reste prévue à une mise en service fin 2015.
Dans son intervention, François Drouin lui aussi fraîchement promu, à la tête de l' ATMB, a rappelé que la présence de sa société dans ce projet « a du sens » évoquant ensuite son positionnement dans la préservation de l'environnement puisque c'est l'une des priorités sur 10 ans pour ATMB dans son fonctionnement et les divers services qu'elle peut proposer tel le co-voiturage. Mais rien n'a clairement été précisé en détail cette fois encore sur l'implication in-fine de l'ATMB dans l'évolution du Mont-Blanc Express malgré près de 2 M€ consentis dans sa modernisation.
C'est ensuite David Duvernay qui s'est exprimé au nom du Conseil Général 74 et son président Christian Monteil. Un département qui maintien sa présence et sa volonté dans ce projet même si le ferroviaire n'est pas de sa compétence comme si souvent rappelé lors des appels à efforts de guerre pour relever le réseau ferré haut-savoyard.David Duvernay rappelait à ce titre que le CG 74 par exemple, venait d'investir, budget voté le matin même, près de 8 M€ de plus dans la rénovation du TMB dont elle est propriétaire tout comme le train du Montenvers.
Le président le la Région Rhône-Alpes Jean-Jack Queyranne s'est à son tour saisi du micro de séance pour faire entendre sa conviction à avoir investi plus de 35 % de participation financière au projet, afin d'appuyer la renaissance d'une ligne qui a transporté jusqu'à 750 000 voyageurs en un an à raison de 5000 voyageurs par jour au plus fort de l'exploitation estivale.
« Nous confirmons ici l'engagement financier signé en 2011 malgré les évolutions économiques » a-t-il ensuite préciser avant de revenir également sur le sujet de gouvernance future : « Nous avons engagé avec le Communauté de Commune de Chamonix une réflexion sur le mode d'exploitation et de gestion commerciale de cette ligne et des dates sont prises avec la SNCF pour en discuter très prochainement ».
Le président de la Région semble donc ici plus qu'investit dans le développement du Mont-Blanc Express, parlant d'un « financement du XXIème siècle » et plaçant ce chemin de fer sur un piédestal environnemental : « Nous allons boucler le processus « Montagne 2015 » avec la question des transports qui y sera primordiale, le Mont-Blanc Express en sera le projet le plus représentatif » a-t-il déclamé à l'assistance.
La député Sophie Dion a également
saisie la parole pour souligner en introduction la détermination qu'elle reconnaît à Eric Fournier et aux volontés politiques bien amenées à des moments difficiles où il fallait « remuer les choses ». D'un point de vue général, elle a estimé que ce projet est lié intimement au tourisme « … qui doit être compris de manière intelligente et raisonné. Des personnes vivant à l'année dans la vallée doivent avoir droit à des modes d'accès favorisés aux transports collectifs ».
Enfin en amorce de la signature finale, le Sous-Préfet de l'arrondissement de Bonneville Francis Bianchi a globalement rappelé que pour les trois enjeux importants soutenus par l'Etat, a savoir la qualité de l'air (PPA), le tourisme et la sécurité routière (tunnel des Montets), ce projet avait une position importante pour ces trois points.